Pour les organismes caritatifs, le recours à un numéro surtaxé permet de diversifier les canaux de dons : outre les dons en ligne et sur place (quêtes, stands, etc.), cette solution simplifie l’acte de donner. Cela évite à vos donateurs de saisir un numéro de carte ou de passer par des interfaces parfois jugées complexes. C’est un système particulièrement efficace lors d’événements ponctuels, comme des concerts de charité ou des émissions de télévision dédiées.
Cependant, avant de se lancer, il convient de comprendre plusieurs éléments. D’abord, il existe différentes tarifications pour les numéros spéciaux. Les plus populaires sont souvent utilisés dans le cadre de jeux TV ou de votes (avec un tarif additionnel par appel ou par minute). Dans un cadre caritatif, les organismes veillent souvent à fixer une surtaxe raisonnable afin d’encourager un maximum de personnes à appeler.
Ensuite, la législation et la facturation sont deux paramètres à surveiller de près. Une partie du coût de chaque appel est reversée à l’opérateur téléphonique, tandis que l’autre partie est transférée à l’association bénéficiaire. De même, la mention du tarif doit être clairement indiquée dans la communication de la campagne, afin de respecter la transparence vis-à-vis du grand public. Assurez-vous que les participants sachent exactement combien est prélevé et à quelle cause le montant est affecté.
Identifier l’objectif de collecte et l’association partenaire
La première étape consiste à définir votre objectif : combien espérez-vous récolter, auprès de quel public et sur quelle durée ? Certaines campagnes se limitent à quelques semaines, comme lors d’urgences humanitaires (séismes, catastrophes naturelles, etc.) et cherchent à mobiliser un large éventail de donateurs en très peu de temps. D’autres opérations, par exemple liées à la recherche médicale, peuvent s’inscrire sur une période beaucoup plus longue.
Dans tous les cas, il est nécessaire de mettre en avant l’association ou l’organisme qui bénéficiera des fonds. Plus celui-ci jouit d’une notoriété ou a déjà convaincu le public par le passé, plus il sera facile de récolter des dons. Si vous représentez une association de taille modeste, présentez vos réalisations et vos projets en cours, appuyez-vous sur des témoignages concrets et des chiffres clés. Par exemple, si votre association prend en charge la scolarisation d’enfants défavorisés, indiquez clairement le coût d’une année de scolarisation par enfant et précisez comment les appels reçus contribueront à couvrir ces frais.
Soyez méthodique : tenez compte du coût de la plateforme téléphonique ou du service de location de numéro surtaxé, du temps que vous pourrez investir dans la communication ainsi que de la marge nécessaire pour couvrir d’éventuels frais annexes. À cette étape, associez si possible tous les acteurs internes : salariés, bénévoles, partenaires. Cela créera une dynamique et un engagement collectif autour de l’opération caritative.
Connaître la réglementation et respecter les obligations légales
Avant de diffuser votre numéro surtaxé, vous devrez vérifier quelles sont les obligations légales, notamment en termes d’affichage du prix à l’appel, de respect de la protection des données, et de gestion des flux financiers. Chaque pays applique ses propres règles, et en France, l’Autorité de régulation des communications électroniques veille au respect de ces obligations. Vérifiez si une déclaration préalable est requise, ou si vous devez respecter des formules précises pour annoncer le tarif de l’appel.
Dans la majorité des cas, l’opérateur téléphonique mettra à disposition un contrat qui spécifie clairement la ventilation de la surtaxe, la durée d’engagement et les sections de responsabilité. Il faut surtout être vigilent quant à la répartition exacte des fonds : le public veut savoir si 100 % de la surtaxe est reversée à l’association ou si une fraction couvre des coûts d’exploitation. Pour préserver la confiance, il est préférable d’être transparent : mentionnez de façon claire et accessible le pourcentage ou le montant reversé à la cause.
Concernant les données personnelles, même si le système d’appel surtaxé ne requiert pas toujours l’identité du donateur, vérifiez vos obligations en matière de RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) si vous comptez collecter des informations sur l’appelant. Les mécènes ou donateurs apprécient de comprendre de quelle manière leurs données éventuellement transmises sont utilisées. Assurez-vous d’inclure des mentions légales simples dans vos supports, surtout si vous comptez recontacter vos donateurs.